Paul Couronne : « J’ai une mission humaine devant moi. »

Assemblée générale du service de maintien à domicile du 82. Paul Couronne président SMAD82

Paul Couronne reprend le flambeau du Service de maintien à domicile du 82 (Smad). Une structure qui emploie 400 salariés et intervient auprès de 3500 familles.

Après une carrière de journaliste, un parcours d’élu (conseiller régional de 1992 à 1998 et conseiller municipal de Montauban où il a eu en charge la construction de la salle d’Eurythmie) et des responsabilités de président de la caisse locale du Crédit Agricole de Montauban, Paul Couronne vient de prendre les rênes du Smad 82.

Basée à Montauban, cette structure d’aide à domicile couvre une grande partie du Tarn-et-Garonne avec ses 400 salariés, dont 95% de femmes, aides ménagères ou auxiliaires de vie, mais pas que …

Vous succédez à José Gonzalez à la tête du Smad 82. Comment un ancien journaliste est devenu le numéro 1 de cette structure dédiée à l’aide à domicile ?

Je vais faire une réponse bateau, que tout le monde connaît : le journalisme conduit à tout, sous condition d’en sortir. J’en suis sorti depuis un certain temps, mais j’en ai gardé l’esprit. A la demande de José Gonzalez, j’ai rejoint cette association qui était en proie à de multiples difficultés. Il avait besoin d’expérience dans le secteur bancaire et d’homme de communication. Sous l’impulsion de José Gonzalez, le conseil d’administration, dont j’étais membre est parvenu à redresser ainsi le Smad en dix ans.

Quelle est la situation du Smad 82 aujourd’hui ?

La phase de redressement vient de se terminer. Les finances sont saines. Autrement, la situation actuelle du Smad est celle de tous les organismes de service qui sont confrontés, essentiellement, à de gros problèmes de recrutement. C’est pourtant un métier qui travaille avec l’humain. Dans les métiers que l’on propose, il ne s’agit pas de remplir des caisses de boulons. C’est quand même assez gratifiant. Maintenant, on a une petite lueur d’espoir : à la demande du gouvernement, l’ensemble de la convention collective régissant ces personnels a été revu et corrigé, entraînant une augmentation salariale importante, de l’ordre de 15%. Des perspectives de carrières sont désormais offertes aux salariés. Ils ne seront plus condamnés à finir leur vie au Smic. On revoit actuellement les carrières de nos 400 salariés. C’est un travail technique très important.

Au-delà de ce nouveau coup de pouce financier déterminant, comment allez-vous vous y prendre pour séduire de nouveaux salariés ?

Nous allons mettre le paquet sur le recrutement. Ne plus avoir de personnes qui veulent venir travailler chez nous, signifie qu’on n’aura plus personne pour aller chez les gens qui en ont besoin. Je ne veux pas me retrouver dans une situation où il faudra se dire qu’on ne va plus aider que 2 000 à 3 000 personnes, parce qu’on n’a plus de personnel pour aller chez les autres. Je ne me vois pas leur dire : on ne peut plus venir vous servir. Il n’y a pas que le Smad qui est confronté à cette an angoisse. Tous les intervenants à domicile ne savent plus comment s’y prendre pour trouver du personnel. Nous sommes en plus dans un département vieillissant, où les demandes sont de plus en plus grandes. Je souhaite ainsi développer une relation, une interaction, la plus efficiente possible, avec tous les autres acteurs de l’aide à domicile. Il faut partager nos idées, nos forces, nos moyens sur ce sujet du recrutement.

Quel combat plus large voulez-vous porter sous votre présidence ?

Je souhaite que cette institution soit reconnue à sa juste valeur, et les gens qui y travaillent. A l’extérieur, ça semble être normal. Non ! Je veux mettre en œuvre des actions pour porter aux yeux du grand public tout ce que l’on fait chez nous. Le personnel a été formidable au plus fort de la crise sanitaire. Il n’y a pas eu quasiment d’interruption de service. J’ai bien conscience que je suis à la tête d’une organisation indispensable aux gens qui veulent rester chez eux aujourd’hui. J’ai une mission humaine devant moi. Je ne vais pas la mener tout seul, mais en équipe.

Propos recueillis par Thierry Dupuy

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